Bernard Canévet nait en 1953 à Pont-Aven où ses parents tiennent un hôtel fréquenté par de nombreux artistes qui, dès l’enfance, l’instruisent des rudiments de leur art. Mais ce n’est que tardivement, en 1999, qu’il choisit de se consacrer totalement à la peinture.
Pendant 10 ans, sur de petits formats de papier ou de toile, il met en scènes le quotidien d’une humanité extravagante et absurde.
En 2009, son travail connaît une rupture. L’humour et le cynisme s’effacent. Ses œuvres deviennent plus graves, plus âpres et les formats se mettent à grandir.
En 2010 le corps s’impose, sans mise en scène, isolé dans l’espace de grandes toiles.
De Brueghel à Rebeyrolle ou de Rubens à Hannah Wilke, de Rembrandt à Lindström ou de Michel Ange à John Coplans, c’est dans un panthéon anarchique et surpeuplé que l’artiste nourrit ses émotions.
Sur les toiles, des visages et des corps, nus, tourmentés, entravés de liens qui disent les traces dans nos vies, «…des liens ancrés dans les marigots où barbotent nos désirs secrets, nos frustrations et nos pensées inavouables…».
Ici, peindre devient un acte pulsionnel : «…Je porte une grande attention au dessin. Quand la pâte prend une épaisseur organique, quand les jus noirs et ocre explosent sur la toile, la forme doit tenir. Elle doit survivre à ma colère, à mes doutes, à ma révolte…»
De ces assauts naissent des fonds ravagés, maculés, qui appellent une longue rédemption, des fonds où le traitement du plus petit trait, de la plus petite tâche porte une longue histoire.
En 2012, conjointement à la thématique du corps, le paysage apparait dans la production de Bernard Canévet : «…J’espérais trouver dans ce sujet, inconnu pour moi, un peu de légèreté, d’insouciance, mais très vite les passions humaines ont imprégné ces espaces nouveaux. Mes paysages sont les échos des corps, des arrière-mondes crépusculaires, des lisières interlopes où, comme les liens qui nous tiennent, toutes les racines trempent dans des eaux incertaines.»
Extrait d’un texte de Jacques Michel – GALERIE JAKEZ
Bernard Canévet a été retiré au monde le 31 janvier 2016. Il venait d’entrer dans sa soixante-quatrième année.
D’une vie protéiforme aux multiples expériences, émerge – privilège ou sortilège des créateurs – son activité de peintre. Derrière l’œuvre, l’existence s’estompe, vampirisant l’homme. D’ailleurs, n’est-ce là l’un des principaux ressorts de l’énigmatique passage à l’acte ? C’est le prix, le désir, le pari fou, l’embolie et l’embellie des êtres de la marge.
Extrait du fascicule « Bernard Canévet (1953-2016), Hommage au peintre », ville de Quimper.
Les œuvres du peintre Bernard Canévet sont visibles à la galerie JAKEZ à Pont Aven, ou sur demande auprès de la famille et des collectionneurs.
Expositions du peintre Bernard Canévet
Galeries
- 2006 à 2011 Galerie B Brigitte Loreau – Pont-Aven
- 2007 à 2010 Manoir du Moustoir – Saint Evarzec
- Depuis 2006 Galerie de Bretagne – Quimper
- Depuis 2013 Galerie Jakez – Pont-Aven
Expositions collectives
- 2001 Espace Mélanie, Riec sur Bélon
- 2007 Ferme de Saint Michel, Braspart
- 2013 « Parcours » – Chapelle Saint Joseph, Lesneven
- 2013 « Odyssée » – Belgique (Luxembourg), Maison de la Culture d’Arlon
- 2014 Salon des arts de Roscoff
Expositions individuelles
- 2001 à 2008 Maison de la Pointe, Ile Tudy
- 2011 Piano Solo – Neuilly Plaisance
- 2013 « Paroles de chair » – Chapelle Saint Joseph, Lesneven
- 2014 Galerie Jakez – Pont Aven
- 2015 « Paroles de chair » – Anciennes Affaires Maritimes, Audierne
- 2017 « Bernard Canévet (1953-2016), Hommage au peintre » – Musée des beaux-arts et Hôtel de ville de Quimper